lundi 2 décembre 2013

Métaphore hivernale pour payer ses dettes

L'hiver est officiellement commencé : il fait un froid de canard, il y a de la glace sur tous les trottoirs et la neige tombe allègrement. Les amateurs de sports d'hiver astiquent déjà leurs skis et les patins et les autres planifient leur fuite vers le Sud pour aller voir le soleil là où il fait plus chaud. Noël arrive également, et si vous avez commencé à rédiger un journal de dépenses, il est possible qu'il se remplisse rapidement dans les prochaines semaines.

L'hiver est également la métaphore idéale pour illustrer deux méthodes de paiement des dettes : l'avalanche et la boule de neige. Dans l'esprit du niveau 1 du programme My Money My Choices, nous verrons pourquoi et comment rédiger un plan de remboursement des dettes, afin qu'on ne se sente pas coincé comme si on avait les pieds pris dans la glace!

Quand le minimum ne suffit pas

Avez-vous déjà regardé le paiement minimal requis sur votre facture de carte de crédit? Si je regarde la mienne, pour le mois dernier, il est écrit qu'avec un paiement minimal de 38$ par mois, j'aurai fini de rembourser mon solde dans 25 ans et 6 mois. Pour un solde d'environ 3800$, j'aurai alors dépensé 11 628$... mais attendez, quelque chose cloche.

En fait, avec un taux d'intérêt annuel de 20%, les intérêts mensuels sur un solde de 3800$ sont de presque 64$(1). L'estimation est donc fausse : avec 38$ par mois, je ne rembourserai JAMAIS ma carte de crédit parce que je ne rembourserai jamais de capital. Le montant minimum requis devrait être supérieur à 64$, pour couvrir les intérêts et une partie du capital. (MISE À JOUR : Voyez mon commentaire plus bas pour vous prouver que je peux faire des niaiseries en maths moi aussi!)

Il est évidemment fortement recommandé de payer le solde de sa carte de crédit en entier à chaque mois. Cependant, pour les gens ayant accumulé un solde, un calcul approximatif permet de savoir combien il faut payer par mois pour rembourser le solde en un temps donné.

Disons que je souhaite me débarrasser de ma dette de 3800$ en deux ans (24 mois). La première étape serait d'arrêter d'utiliser ma carte pour ne plus augmenter le solde. Ensuite, il faut calculer les paiements (capital et intérêts) à effectuer chaque mois. Pour le capital seulement, je devrais débourser 159$ par mois(2). En ajoutant les intérêts de 64$, on parle d'un paiement total de 223$ par mois. Puisque le calcul est approximatif, un tel paiement me permettrait dans les faits de rembourser en moins de deux ans parce que les intérêts sont moins importants vers la fin de la période.

Avalanche ou boule de neige? Tout dépend de la motivation

Avoir une multitude de créanciers peut être démotivant : la carte de crédit, la marge de crédit, l'autre carte de crédit qu'on avait prise pour payer la première, la carte de magasin, l'auto, la maison... Difficile de s'y retrouver quand on a perdu le contrôle. Heureusement, avec de la planification, il est possible d'y arriver sans déraper.

Il existe plusieurs techniques de remboursement de dettes, mais en voici deux :
  1. La méthode Avalanche : Payer ses dettes du plus grand taux d'intérêt au plus petit.
  2. La méthode Boule de neige : Payer ses dettes du plus petit solde au plus grand.


La méthode Avalanche est la plus sensée mathématiquement car on s'attaque en premier aux soldes qui montent le plus vite à cause des taux d'intérêt plus élevés. On y arrive en priorisant les dettes par ordre décroissant de taux d'intérêt, en payant le minimum requis chaque mois et en redirigeant tout l'argent qu'on peut se permettre vers les dettes avec le taux le plus élevé. C'est cependant une méthode un peu moins motivante, puisque les dettes aux taux élevés pourraient être plus longues à rembourser.


La méthode Boule de neige(3) est davantage axée sur la motivation. En classant les dettes par ordre croissant de solde, on se retrouve à éliminer le nombre de créditeurs plus rapidement, ce qui peut être un avantage sur notre comportement. On y arrive donc en faisant le paiement minimal sur toutes les dettes et en redirigeant notre argent disponible vers les plus petits soldes.



Appliquons maintenant ces deux techniques en utilisant le site web Unbury.me, qui permet de comparer les deux méthodes en effectuant un calcul exact sur un ensemble de dettes différentes. Supposons que j'ai les dettes suivantes :
  • Carte A : 350$ à 11% d'intérêt (paiement minimal 20$)
  • Carte B : 900$ à 6% d'intérêt (paiement minimal 35$)
  • Carte C : 2000$ à 20% d'intérêt (paiement minimal 100$)
  • Carte D : 5600$ à 9% d'intérêt (paiement minimal 180$)

Je dois débourser 335$ par mois seulement pour parvenir à faire les paiements minimaux. À ce rythme et à partir d'aujourd'hui, je serai libéré des dettes en février ou mars 2016. Supposons que je dispose de 500$ par mois au total pour le paiement de mes dettes. Le calculateur me donne les résultats suivants :
  1. Avalanche : Mes cartes A et C sont payées en juillet 2014, ma carte D en avril 2015 et ma carte B en mai 2015. J'aurai alors payé un total de 722.26$ en intérêts.
  2. Boule de neige : Ma carte A est éliminée tout de suite en décembre 2013, ma carte B en avril 2014, ma carte C en septembre 2014 et ma carte D en avril 2015. J'aurai alors payé un total de 755.40$ en intérêts.

À vous de juger maintenant : qu'est-ce qui fonctionnerait le mieux pour vous? Est-ce l'économie d'argent à long terme ou alors la satisfaction de voir vos cartes être remboursées l'une après l'autre?

Et je le trouve où, cet argent?

C'est bien beau se dire qu'on va se débarrasser de nos dettes d'ici disons trois ans, il faut un plan pour y arriver. C'est pourquoi, une fois le montant nécessaire déterminé, il faut passer à l'étape du budget. Mais avant, y'a-t-il quelque chose qu'on puisse faire pour aider à démarrer?  Voici quelques suggestions :

  • Vous pouvez réévaluer vos besoins en services de toutes sortes, par exemple laisser tomber les 500 chaînes de télé pour un nombre que vous écoutez réellement, renégocier votre forfait sans-fil ou réduire les visites au restaurant.
  • Vous pouvez également faire un grand ménage du sous-sol et en sortir plein d'articles dont vous ne vous servez plus et qui pourraient vous rapporter quelques sous sur Kijiji, sur eBay, dans une vente de garage...
  • Lorsque vous achetez un produit en solde, prenez ce que vous avez économisé et appliquez-le directement sur vos dettes. Vous serez moins tenté d'acheter davantage pour compenser!
  • Faites plus d'argent. Trouvez-vous un second emploi à temps partiel ou encore mettez à profit vos talents et habiletés (design web, couture, réparation d'ordinateurs, traduction, etc.) pour vous apporter un revenu d'appoint.

Se libérer du fardeau de ses dettes, c'est comme pelleter après une bonne bordée de neige : ce n'est pas très tentant, ça demande des efforts, mais on est ô combien satisfaits quand l'allée est libre!


Notes

(1) 3800$ x (20$ / 12 mois) = 64$
(2) 3800$ / 24 mois = 159$
(3) Méthode popularisée par l'expert financier américain Dave Ramsey

Ressources

The Calculator Site, section Finance http://www.thecalculatorsite.com/finance/
Unbury.me pour les méthodes Avalanche et Snowball http://unbury.me/ 

Bilan mensuel - Décembre 2013

OK, je n'ai pas vu le mois de novembre passer. Et vous? Déjà décembre et la frénésie du temps des Fêtes qui s'amorcent. Profites-en pour passer du bon temps entre amis et en famille!

Voici le résultat de mon bilan financier en date du 1er décembre 2013. Comme toujours, le graphique est normalisé pour que la valeur du mois dernier (ici le 1er novembre) corresponde à 100%.

(Cliquez pour agrandir)

Résultat positif depuis le mois dernier : une variation de +9.7%. Depuis janvier 2013, cela représente une variation de +47.2%.


Ce qui s'est passé dans le mois de novembre
  • Enfin un peu de répit sur les dépenses! Le tout est rentré à la normale, si ce n'est que quelques dépenses en fin du mois pour une partie des cadeaux de Noël.

Ce qui s'en vient en décembre
  • Ma fête de 30 ans :)
  • Le paiement de mes congés de maladie s'effectuera durant le mois. Comme je n'ai pris aucun congé de maladie cette année, ça sera comme une paye de plus!
  • Je suis encore assis sur mon portefeuille d'actions... J'ai envie de vendre certaines actions à perte pour récolter les pertes en capital mais je doute que l'impact sur mes impôts sera important. Certes, je pourrai récupérer un peu des impôts des années dernières, mais ce ne sont pas de gros montants. À voir.
  • Mes fonds de placements ING Direct (CÉLI et REÉR) effectueront leurs distributions (remise d'argent aux investisseurs) vers la fin du mois. Suite à cela, je prévois vendre mes parts et mettre le tout dans des véhicules plus sécuritaires comme des certificats de placement garanti. C'est l'argent pour la maison éventuelle, je ne veux donc pas la risquer à la Bourse!

mercredi 20 novembre 2013

Mais où va tout mon argent?

Lorsque vient le temps d'estimer nos dépenses, il est fréquent de sous-estimer le montant. On se demande alors "Mais comment se fait-il que mon compte de banque est à sec? Cet argent-là doit bien aller quelque part!"

Quand on additionne les cafés et le muffin du matin, les bouteilles de jus et les billets de loterie au dépanneur, les dîners rapides au resto avec les collègues, les visites au supermarché pour le souper du jour, les parcomètres... pas étonnant qu'on passe notre temps à aller au guichet pour remplir son portefeuille. L'effet est encore plus marquant quand on a l'habitude d'utiliser sa carte de crédit, car c'est de l'argent qu'on ne voit pas.

La meilleure façon d'avoir un portrait réaliste de la situation, c'est de tenir un journal de dépenses. C'est la première étape dans le programme My Money My Choices et pour une bonne raison : en sachant où notre argent va et pourquoi, on sera en mesure de contrôler les entrées et les sorties et de réaliser un budget.

L'exercice a un effet additionnel : devoir rendre des comptes à soi-même et, le cas échéant, à son conjoint, permet de développer un sens des responsabilités. 

La méthode employée pour réaliser un journal de dépenses a peu d'importance : si vous voulez vous acheter un beau grand cahier, utiliser un logiciel de tableur numérique (Excel, Google Docs) ou encore une application iOS ou Android, libre à vous. L'important, c'est de noter au minimum les trois informations suivantes :
  • La date
  • La nature de la dépense ou de l'entrée d'argent
  • Le montant

Chaque jour, collectez les différents reçus pour vos dépenses, que ce soit comptant ou par carte de débit ou de crédit. Le soir venu, complétez votre journal avec ces nouvelles informations. Accessoirement, vous pouvez décider de classer vos dépenses par catégories, par exemple : Épicerie, Auto, Maison, Vacances, Sorties... Vous pouvez également transformer votre journal de dépenses en grand cahier et suivre pas à pas le solde de vos comptes-chèques. Un exemple (tiré du blog de Gail) :



Après avoir fait cet exercice pendant une période plus ou moins prolongée (disons, un mois ou deux), vous serez en mesure d'avoir un portrait fidèle de vos habitudes de consommation. Nous faisons l'exercice à la maison depuis juillet dernier et je peux vous dire que nos sorties au restaurant sont beaucoup plus sporadiques depuis!

lundi 11 novembre 2013

Utiliser son REÉR pour les études ou pour une maison

Le principal objectif du REÉR est d'économiser pour la retraite. Cependant, le gouvernement a tenu bon de créer deux régimes dérivés qui permettent d'emprunter à son propre REÉR, sans payer d'impôt, pour l'acquisition d'une première résidence ou encore pour entreprendre des études à temps plein.



a) Le régime d'accession à la propriété (RAP)

Depuis janvier 2009 il est possible d'emprunter jusqu'à 25 000$ de son REÉR lors de l'achat ou la construction d'une première maison. L'acquisition doit avoir lieu au plus tard le 1er octobre de l'année civile qui suit le retrait. Par la suite, après deux ans de grâce, le contribuable doit rembourser la somme remboursée sur 15 ans, sans intérêts. Dans le cas contraire, le montant dû pour l'année s'ajoute au revenu de la personne et devient imposable. Les droits de cotisations équivalents sont alors perdus.

Pour être admissible, l'acheteur ne doit pas avoir possédé de maison au cours des cinq années civiles avant la date du retrait. Un couple peut retirer un maximum de 50 000$ (25 000$ par conjoint), pourvu que les deux personnes deviennent conjointement propriétaires de la maison.

Pour pouvoir être "rappées", les contributions au REÉR doivent avoir été effectuées plus de 90 jours avant la date du retrait. Ce détail est particulièrement important lorsque l'acheteur effectue un prêt REÉR pour cotiser avant de "rapper". C'est une stratégie très populaire, surtout chez les jeunes couples qui veulent augmenter leur mise de fonds initiale. Le coût du prêt REÉR s'ajoute alors à celui du RAP et de l'hypothèque ainsi qu'aux divers coûts inhérents à l'acquisition d'une maison (taxes, rénovations, entretiens, imprévus...) Dans la mesure où ces coûts sont bien connus, cela peut devenir une stratégie intéressante.

Une alternative intéressante est le CÉLI-RAP. Voici l’exemple de Patrick et Stéphanie, qui montre les diverses façons d’utiliser le CÉLI, le REÉR et le RAP pour donner un coup de pouce à la mise de fonds :
Patrick et Stéphanie veulent s’acheter une maison dans cinq ans. Présentement, ils n’ont aucun montant dans leurs REÉR ni dans leurs CÉLI. Patrick travaille à temps plein mais son taux d’imposition actuel est faible, ce qui fait en sorte que l’utilisation du CÉLI est préférable. De son côté, Stéphanie est aux études et travaille à temps partiel. Elle s’attend à décrocher un emploi bien payé dans son domaine dans deux ans. Elle souhaite alors épargner 10 000$ par année.
Patrick a déjà 7000$ de côté et veut épargner 3000$ par année. En janvier 2014, il investit donc 7000$ dans un fonds équilibré prudent CÉLI qui lui rapportera en moyenne 5% par année. À chaque mois de janvier, il déposera 3000$ de plus dans le fonds. À la fin de la cinquième année (décembre 2018), il se retrouvera avec 25 511$, dont 6511$ en gains non imposables. À l’approche de la date du dépôt de sa mise de fonds sur la maison (mais avec plus de 90 jours de marge de manoeuvre) il retirera 25 000$ des épargnes de son CÉLI et les déposera dans un compte-d’épargne REÉR. Ayant maintenant un taux d’imposition de 38%, il récupèrera 25 000 x 38% = 9500$ en retour d’impôts.
Lorsqu’elle s’est trouvé un emploi dans son domaine, Stéphanie a également investi dans un fonds équilibré à l’intérieur de son REÉR, à raison de deux fois 10 000$ (en janvier 2017 et janvier 2018). Avec ses retours d’impôts de 3800$ chaque année, elle a contribué à son CÉLI dans le même fonds équilibré. En décembre 2018 elle se retrouve donc avec 21 525$ dans son REÉR et 8180$ dans son CÉLI.
Voici donc le résultat, juste avant de déposer la mise de fonds pour la maison :

S’ils décident de “rapper” le montant total de leurs REÉR, Patrick et Stéphanie disposeront de 64 716$ pour la mise de fonds, pour seulement 39 000$ d’économie. Pas mal!
Ils devront cependant rembourser leurs REÉR sur 15 ans, mais à un taux d’intérêt nul, ce qui est mieux que de rajouter l’équivalent à la valeur de l’hypothèque. Ils auront peut-être même pu éviter les coûts de l’assurance-prêt de la SCHL!

b) Le régime d'encouragement à l'éducation permanente (REÉP)


Pour favoriser le retour aux études postsecondaires, le gouvernement fédéral a mis en place le REÉP en 1999.  Le principe du REÉP est le même que celui du RAP, en ce sens qu'il permet d'emprunter jusqu'à 10 000$ par année, pour un maximum de 20 000$ en quatre ans, afin de suivre une formation ou de retourner aux études à temps plein. Le régime peut s'appliquer pour soi-même ou pour un conjoint. Pour un couple, c'est donc un maximum de 40 000$ sur quatre ans qui peut être utilisé.

Le remboursement des sommes empruntées se fait sur une période maximale de 10 ans, en versement égaux. Il débute à la plus rapprochée de ces deux dates : la deuxième année suivant la dernière année d'inscription à un programme de formation admissible; la cinquième année suivant l’année du premier retrait.

Un contribuable peut profiter de ce régime autant de fois qu'il le désire, à condition d'avoir remboursé entièrement le solde des retraits précédents.


Est-ce une bonne idée?

Le but du REÉR est d'épargner en vue de la retraite. Est-il ainsi valable de puiser dans ce régime pour financer d'autres projets?

Il existe un "coût d'opportunité" à l'utilisation du RAP et du REÉP. En effet, puisque les sommes ne sont plus présentes dans le REÉR, elles ne croissent plus à l'abri de l'impôt et le processus d'intérêt composé est ralenti. Cependant, considérant que cette manoeuvre permet l'acquisition d'un actif pouvant prendre de la valeur avec le temps et permettant d'avoir un toit sur la tête ou alors d'un niveau d'éducation supérieure pouvant améliorer ses conditions de travail, cela peut en valoir le "coût"!

Il faut également considérer que ce n'est pas nécessairement l'emprunt au REÉR qui peut nuire à notre planification vers l'indépendance financière, mais bien le projet lui-même. Sans RAP ou REÉP, le projet serait davantage financé par un emprunt (hypothèque ou prêt étudiant) dont les intérêts auront un impact négatif sur la retraite. Il est préférable d'évaluer (ou de faire évaluer par un planificateur financier) la possibilité du projet dans nos conditions financières actuelles. Une fois le projet validé, il s'agira de trouver la manière la plus efficace de le financer.

vendredi 1 novembre 2013

Bilan mensuel - Novembre 2013

(NOTE : Lors de la publication initiale, j'avais oublié de comptabiliser certains actifs! Le résultat est donc moins alarmant que prévu. Voici la bonne version du bilan.)

Ouf, déjà novembre! (On dirait qu'à chaque mois je trouve que ça passe vite.) Le froid s'installe, la saison des cadeaux de Noël arrive et nous nous sommes enfin installés dans notre nouvel appartement. Le budget devrait avoir un petit moment de répit ce mois-ci.

Voici le résultat de mon bilan financier en date du 1er novembre 2013. Comme toujours, le graphique est normalisé pour que la valeur du mois dernier (ici le 1er octobre) corresponde à 100%.

(Cliquez pour agrandir)

Résultat encore positif ce mois-ci : une variation de +7.3% depuis le mois dernier. Pour l'année 2013, cela représente une variation de +34.2%.


Ce qui s'est passé dans le mois d'octobre
  • Les dépenses du déménagement nous rattrappent : la décoration, les luminaires, la quincaillerie, ainsi que toutes les dépenses de restaurant parce qu'on ne faisait plus à manger!
  • La voiture est enfin chaussée pour l'hiver avec de jolis pneus neufs sur de jolies jantes neuves. On a eu un bon prix je crois, mais c'est quand même un bon coup à encaisser.
  • Le CÉLI et le REÉR sont pleins pour 2013.
  • J'ai démarré un compte CÉLI Longueur d'avance chez ING Direct au début du mois. C'est un compte spécial dans lequel le double des intérêts normaux sera payé au 31 décembre 2013 (pour compenser les impôts à payer sur ces intérêts) et dont le contenu sera versé directement dans mon CÉLI en 2014.

Ce qui s'en vient en novembre
  • Avec le déménagement, vient également une augmentation du loyer d'environ 10%, compte tenu du changement d'étage et des rénovations qui ont été faites dans les derniers mois.
  • Je vais probablement liquider quelques avoirs dans mon portefeuille d'actions, malgré les gains en capital (imposables) que cela va engendrer. Comme je l'ai mentionné le mois dernier, je préfèrerais gérer cet argent un peu différemment et l'investir dans des fonds indiciels ou encore dans la mise de fonds d'une éventuelle maison.  En plus, les actions de cinq de mes compagnies ont une valeur très élevée ces jours-ci, ce qui ne m'encourage pas du tout à en acheter plus!
  • Je vais commencer à regarder la notion de REÉR de conjoint, savoir comment ça fonctionne exactement et ce que ça implique. Si cela peut nous aider à accumuler de l'argent plus rapidement pour la maison (via le Régime d'accession à la propriété), tant mieux!

Je vous rappelle également que novembre est le Mois canadien de la littératie financière. C'est également la date de lancement du site My Money My Choices de la chroniqueuse financière Gail Vaz-Oxlade (consultez mon billet précédent pour plus d'informations). Je vais donc regarder son programme avec attention dans les prochains jours et peut-être partir ma Tribu! Je vous en reparle!

mercredi 23 octobre 2013

Prendre en main ses finances en 23 étapes


(*Littératie financière : le fait de disposer des connaissances, des compétences et de la confiance en soi nécessaires pour prendre des décisions financières responsables.)

Le Groupe de travail sur la littératie financière (GTLF) a été formé en 2009 par le gouvernement fédéral dans le cadre de son Plan d'action économique. Son mandat était de fournir des avis et des recommandations au gouvernement sur une stratégie nationale visant à éduquer les Canadiens et Canadiennes en termes de finances personnelles. Le GTLF a déposé son rapport au début de 2011...

... et depuis, pas grand chose. Le site web du GTLF n'est même plus mis à jour et a été archivé. La seule recommandation mise à exécution à ce jour est l'établissement des lois pour nommer éventuellement un chef au développement de la littératie financière. Le processus de sélection de cette personne n'est même pas encore déterminé. (Source)

C'est l'Agence de la consommation en matière financière du Canada qui a actuellement la responsabilité de faire la promotion du mois de la littératie financière et de recenser les activités qui y sont associées. À ce jour, son calendrier n'est pas très garni, avec seulement 29 événements prévus, dont six au Québec.

En réponse à l'inaction du gouvernement en la matière, l'auteure financière et personnalité télévisuelle au Canada anglais Gail Vaz-Oxlade lancera le 1er novembre 2013 son programme "My Money My Choices" (Mon argent, mes choix). Si vous voulez une idée de la personnalité de Gail, pensez "Super Nanny des finances" : franche, directe, sans détour mais toujours pleine de bon sens.

Gail Vaz-Oxlade

Sorte de "structure pyramidale" de l'éducation financière, le programme en 23 étapes sera élaboré sur le modèle du "Apprends et enseigne". À mesure que les nouveaux arrivants dans le programme maîtriseront les étapes une à une, ils seront appelés à transmettre leurs connaissances à d'autres. Les étudiants du programme sont ainsi invités à former des groupes dans leur communauté, que ce soit au travail, à l'école, entre amis, dans les loisirs, et ainsi de suite.

Peu de détails ont été dévoilés à ce jour sur le programme, qui sera lancé officiellement le 1er novembre 2013 via le site internet mymoneymychoices.com (en anglais). Ce que je sais, c'est que le Niveau 1 du programme serait le plus ardu! Dans cette étape, nous devrions produire un rapport des dépenses effectuées au jour le jour, sur une certaine période, question de voir nos habitudes de consommation. Cette étape sera cruciale pour la suite des choses, parce que sans savoir où va notre argent, il est difficile de modifier ses comportements. C'est souvent la raison pour laquelle on se dit que les budgets, ça ne fonctionne jamais : si les montants sortent d'un chapeau plutôt que d'une analyse basée sur la réalité, un budget n'aura pas beaucoup de sens.

Suite à l’analyse des dépenses, les gens pourront poursuivre avec un plan de remboursement des dettes. Il sera également question d’établir un budget sensé et de réaliser une évaluation de ses actifs et passifs. Puisque le programme se veut communautaire, il est réfléchi pour que les gens moins férus en mathématiques puissent compter sur l’aide de leurs pairs.

Si reprendre en mains vos finances vous intéresse, si vous voulez transmettre à d'autres vos découvertes ou tout simplement parfaire vos connaissances, le programme "My Money My Choices" est pour vous. C'est tout à fait gratuit, soit dit en passant. Les gens intéressés à passer le mot et à s'impliquer dans leur communauté peuvent s'inscrire au mymoneymychoices@gmail.com ou tout simplement se rendre sur le site internet du programme à partir du 1er novembre.

Vous pouvez également suivre Gail Vaz-Oxlade sur son site internet, sur Facebook et sur Twitter. Recherchez le mot-clic #MyMoneyMyChoices.

Je vous laisse sur les mots de Gail, qui sont d'ailleurs un bon exemple de son style coup-de-poing :

There is no magic to money management. It’s not rocket-science, it’s discipline. And you can choose to put up with the yuck of having to track your spending and stay on budget, or you can whine and moan, suffering the regret that comes from not doing the discipline.
If you’re ready to stop looking for the easy way out, stop ignoring your day-to-day money behaviour, stop over-reacting to the news on our economy, good or bad, then it’s time to journey to a better place. The only way to feel safe – to be safe – is to build a strong personal economy. That means dotting all your Is and crossing all your Ts.
If we don’t take control of our own financial literacy, we’ll continue being like fish in a barrel. Not a nice picture, is it?

vendredi 18 octobre 2013

Les régimes d'épargne-étude et d'épargne-invalidité

Dans mon billet précédent, j'ai fait mention des deux principaux types de régimes enregistrés : le régime enregistré d'épargne-retraite (REÉR) et le compte d'épargne libre-d'impôt (CÉLI). Le gouvernement fédéral a également créé deux autres régimes enregistrés pour des buts bien précis : l'éducation et le support d'un enfant handicapé.

1. Le régime enregistré d'épargne-études (REÉÉ)

Ce régime est le moyen idéal offert aux nouveaux parents pour économiser l'argent nécessaire aux études postsecondaires de leurs enfants. Les sommes investies croissent à l'abri de l'impôt. Lors du retrait, elles sont imposées selon le taux d'imposition de l'enfant et non celui des parents. Ce détail est particulièrement intéressant compte tenu que les étudiants ne paient généralement que peu ou pas d'impôts.

Un avantage majeur du REÉÉ tient dans les subventions gouvernementales qui y sont rattachées. En effet, la Subvention canadienne pour l'épargne-études (SCEE) ajoute 20% aux cotisations annuelles (maximum 500$ par année, 7200$ à vie) jusqu'à l'âge de 17 ans. Un supplément additionnel est accordé aux familles à faible revenu. Le Bon d'études canadien (BEC) ajoute, pour les enfants nés en 2004 et après, 500$ la première année et 100$ pour les 15 années suivantes. Enfn, l'Incitatif québécois à l'épargne-études (IQEE), en vigueur depuis 2007, prend la forme d'un crédit d'impôt remboursable versé directement dans un REÉÉ. Il correspond à 10% des cotisations nettes versées durant une année (maximum 250$), majoré pour les personnes au revenu familial net peu élevé.

Il existe trois types de REÉÉ :
  • Individuels : Traditionnels ou autogérés, ces régimes sont assignés à un seul enfant. Ils peuvent cependant être transférés à un des enfants suivants si le premier ne poursuit pas d'études postsecondaires. Il n'y a aucune limite d'âge pour le bénéficiaire. N'importe qui peut ouvrir un REÉÉ individuel pour un enfant, que ce soit les parents, les grands-parents, les oncles et tantes, les amis de famille...
  • Familiaux : Semblables aux régimes individuels, mais assignés à plusieurs bénéficiaires. Ils doivent toutefois être liés par les liens du sang ou de l'adoption. L'âge limite des bénéficiaires est de 21 ans. Seuls les parents peuvent ouvrir ce type de REÉÉ.
  • Collectifs : Offerts par des fondations à but non lucratif qui gèrent alors les fonds amalgamés pour un bon nombre de bénéficiaires. On peut nommer jusqu'à trois bénéficiaires par famille (trois bourses d'études) et remplacer un bénéficiaire par un autre. Les régimes collectifs sont généralement moins flexibles mais peuvent offrir certains avantages.
Que se passe-t-il si l'enfant assigné au REÉÉ ne poursuit pas d'études après son secondaire? Le capital (cotisations) peut alors être retiré sans pénalité fiscale et est remis au souscripteur (celui ou ceux ayant ouvert le compte). Les revenus accumulés peuvent à certaines conditions être transférés dans le REÉR du souscripteur ou de son conjoint si les cotisations disponibles le permettent (limite de 50 000$). Les revenus non transférés au REÉR sont imposés et frappés d'une pénalité de 20%. Les subventions sont retournées aux gouvernements (mais pas les revenus engendrés) sauf s'il est possible de nommer un nouveau bénéficiaire.

2. Le régime enregistré d'épargne-invalidité (REÉI)

Ce régime a été créé en 2008 pour permettre d'investir des fonds à l'abri de l'impôt afin d'assurer la sécurité financière à long terme d'un enfant ayant une invalidité. Ici encore, le gouvernement fédéral accorde différentes subventions selon le revenu de la personne qui cotise (la personne handicapée ou sa famille) pouvant aller jusqu'à 3500$. Il verse également un bon en surplus pouvant atteindre 1000$ par année pour les famille au revenu modeste, qu'il ait cotisation ou non. Les subventions et bons sont versés jusqu'à ce que le bénéficiaire atteigne 49 ans, à condition qu'ils soient maintenus dans le REÉI pendant au moins 10 ans.

Les régles associées au REÉI sont plus souples, notamment lorsque le compte est ouvert lorsque le bénéficiaire est jeune. Les retraits se font généralement entre 60 et 80 ans mais des dispositions permettent de retirer les sommes avant sans avoir à rembourser les subventions.


Ces deux régimes ne sont pas offerts partout. Sur cette page de Revenu Québec, vous trouverez les organismes et institutions financières offrant le REÉÉ. Pour ce qui est du REÉI, une liste est disponible sur le site de Revenu Canada.

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le site web de Revenu Canada aux pages sur le Régime enregistré d'épargne-étude et sur le Régime enregistré d'épargne-invalidité.

jeudi 10 octobre 2013

Les régimes de retraite 3 - Régimes individuels

Les régimes publics ont été couverts dans la Partie 1 alors que les régimes d'employeurs ont été vus dans la Partie 2. Dans cette troisième partie, je discuterai des régimes individuels tels que le REÉR et le CÉLI. 

Octobre est le Mois de la planification financière de la retraite. Je vous invite à visiter le site de Question Retraite. Le site contient une foule de renseignements et d'outils pour vous aider dans votre planification. Vous pouvez entre autres vous inscrire au Défi 10%, qui vous incite à épargner 10% de votre salaire net pour la retraite.

Voyons maintenant les régimes individuels, dernier palier de notre pyramide de la retraite.

Pyramide de la retraite. Tirée de Plamondon et Sauvé.
(Cliquez pour agrandir)


Les régimes individuels

En tant que troisième palier de notre pyramide de la retraite, les régimes individuels permettent de compléter l'ascension vers l'indépendance financière. Le choix des composantes de ce palier revient à la personne elle-même, qui peut bien sûr recevoir l'aide de conseillers financiers et d'institutions financières pour en effectuer la gestion.

a) Enregistrés ou non?

Un régime enregistré est un contrat déposé à l'Agence de revenu du Canada (ARC) selon lequel un épargnant investit en vue d'atteindre un objectif précis. La croissance de l'argent épargné se fait alors à l'abri de l'impôt, à condition que certaines règles soient suivies notamment en ce qui concerne les retraits. Les régimes enregistrés les plus connus sont le régime enregistré d'épargne-retraite (REÉR) et le compte d'épargne libre d'impôt (CÉLI). J'ai déjà parlé de ceux-ci dans un billet précédent.

Il est important de rappeler que les régimes comme le REÉR et le CÉLI ne sont pas des produits financiers mais bien une façon de gérer un ensemble de produits financiers. On peut les imaginer comme des contenants que l'on peut remplir ensuite avec des produits comme des comptes d'épargne, des fonds communs, des actions, des certificats de placement garanti...

Les sommes investies dans un régime enregistré, peu importe le produit financier choisi, croissent donc à l'abri de l'impôt. Le caractère exponentiel des intérêts composés prend alors plus de force. Voyons ensemble un exemple, avec graphique à l'appui.


(Cliquez pour agrandir)

Supposons qu'une personne verse 5000$ par année dans son REÉR, qu'elle est imposée à 40% et que le rendement annuel de ses placements est de 8%.

Sur le graphique ci-dessus, la courbe bleue représente la croissance de son REÉR avant impôts. Au bout de 25 ans, ses placements auront une valeur d'environ 365 500$.

La courbe verte montre le résultat si les placements sont dans un compte non enregistré. Après impôts, ce sont 3000$ qui sont investis chaque année au lieu de 5000$. De plus, le rendement est aussi imposable : il sera de 4.8% au lieu de 8% (voir mon commentaire dans mon billet sur l'inflation). Après 25 ans, la valeur des placements ne sera que de 139 300$.

La courbe rouge montre la situation après impôts pour le REÉR. Si, après 25 ans, tout le REÉR était retiré, l'investisseur paierait 40% d'impôts et aurait 219 300$ dans ses poches.

Plus le temps avance, plus l'écart se creuse. C'est ce genre de graphique qui montre la force des intérêts composés et l'importance d'épargner très tôt dans la vie.

b) Le régime enregistré d'épargne-retraite (REÉR)

C'est le plus connu des régimes enregistrés. Créé en 1957, c'est le véhicule par excellence pour la préparation de la retraite. C'est un régime à impôts différés, ce qui signifie que le gouvernement nous permet d'investir des dollars non imposés (d'où le fameux retour d'impôts) à condition qu'on paie les impôts lors du retrait des sommes. Le REÉR est donc avantageux notamment lorsque notre taux d'imposition est plus élevé durant nos années de travail qu'au moment de la retraite.

Pour une année donnée, on peut cotiser à un REÉR jusqu'à 60 jours après le début de l'année suivante (1er mars ou 29 février). La contribution au REÉR réduit notre revenu imposable, ce qui entraîne une économie d'impôts. Il est aussi possible de reporter cette déduction à une année future.

Il n'y a pas d'âge minimal pour cotiser à un REÉR : il suffit d'avoir des revenus d'emplois et un numéro d'assurance-sociale. Le plafond des cotisations est fixé chaque année par l'ARC : il est de 18% de nos revenus bruts de l'année (moyennant quelques facteurs de correction) pour un maximum en 2013 de 23 820$. Un 2000$ additionnel à vie est permis, mais sans donner droit à une réduction du revenu imposable. Il n'est pas du tout avantageux de cotiser davantage, puisque chaque dollar au-dessus de notre plafond personnel de cotisation est imposé à 1% par mois et ce, jusqu'à ce que l'argent en trop soit retiré.

Il existe plusieurs types des REÉR :
  • REÉR de fonds communs de placements gérés par des professionnels du milieu financier;
  • REÉR autogérés où l'investisseur choisit lui-même ses produits financiers et les montants investis;
  • REÉR collectifs (tel que vus dans la Partie 2);
  • Fonds de travailleurs (FTQ, CSN).

Il est possible de cotiser dans le REÉR de son conjoint. Après deux ans, les contributions appartiennent alors en droit à ce dernier. Avant cela, si elles sont retirées, elles sont imposées au nom du conjoint qui a fait le dépôt : c'est ce qu'on appelle les règles d'attribution. L'objectif de ce genre de manoeuvre est de fractionner les revenus et d'équilibrer le plus possible les taux d'imposition des deux conjoints.

Il est également possible d'effectuer un emprunt à court terme dans le but de cotiser à un REÉR. Il faut alors faire attention à ce que les frais d'intérêts du prêt ne viennent pas annihiler les bénéfices du REÉR. C'est une stratégie souvent mise de l'avant par les institutions financières. La raison la plus fréquente est pour "RAPper", soit profiter du Régime d'accession à la propriété (RAP), dont je parlerai dans un prochain billet.

c) Le compte d'épargne libre d'impôt (CÉLI)

Créé en 2009, le CÉLI est un régime complémentaire au REÉR. On y cotise avec de l'argent déjà imposé, mais celui-ci croît à l'abri de l'impôt et n'est pas non plus imposé lors du retrait. Sur le graphique plus haut, cela correspond à la courbe rouge. C'est donc dire que pour un taux d'imposition constant, le REÉR et le CÉLI s'équivalent.

Le nom "compte d'épargne libre d'impôt" porte malheureusement à confusion car plusieurs types d'investissements sont éligibles à faire partie d'un CÉLI, pas seulement les comptes d'épargne.

L'âge minimal pour cotiser est de 18 ans (aucun âge maximal). Il n'est pas nécessaire d'avoir des revenus d'emploi pour cotiser mais il faut produire tout de même une déclaration de revenus. À chaque année, le plafond de cotisation augmente d'un certain montant (5000$ de 2009 à 2012, 5500$ en 2013). Cela signifie qu'en 2013, le plafond total maximal est de 25 500$. Comme le REÉR, toute cotisation excédentaire est imposée à un taux de 1% par mois.

Par contre, contrairement au REÉR, il est possible de retirer des fonds d'un CÉLI sans conséquence fiscale et à n'importe quelle fin. Le montant retiré donne de nouveaux droits de cotisation équivalents l'année suivante (mais pas avant). Cela signifie que si mes cotisations CÉLI sont épuisées et que je retiré 100$ cette année, je ne pourrai remettre ce 100$ que l'année suivante.

Il n'est pas possible de cotiser au CÉLI de son conjoint. Cependant, un montant peut être donné à celui-ci pour qu'il contribue à son propre CÉLI. Les règles d'attribution comme celles du REÉR ne s'appliquent pas.

L'utilisation du CÉLI peut donc être facilement combinée avec celle du REÉR pour la plupart des gens. Il s'agit de peser les avantages et inconvénients de chacun et de bien cerner nos objectifs d'épargne. Une règle est toutefois à garder en tête : il vaut généralement mieux investir dans un régime enregistré avant de le faire de façon non enregistrée à cause de l'économie d'impôts et de la croissance plus rapide permise par les régimes enregistrés.

d) Les comptes non enregistrés

Comme nous l'avons vu, les investissements réalisés sous des régimes enregistrés ont l'avantage de croître à l'abri de l'impôt. Cependant, si nos droits de cotisation sont épuisés, il est nécessaire de se tourner vers les investissements non enregistrés.

Les choses se compliquent alors un peu lorsqu'il vient le temps de remplir une déclaration de revenus. En effet, les gains et pertes en capital, les dividendes et les intérêts sont taxés de manière différente :
  1. Les gains et pertes en capital : Lorsque la vente d'un actif rapporte plus que ce qu'il en a coûté, on est en situation de gain de capital. La moitié de la valeur de ce gain est imposable. Si par contre il y a perte, celle-ci vient réduire la somme des gains de l'année. La déduction pour la perte peut ensuite être reportée aux trois années précédentes ou à n'importe quelle des années suivantes.
  2. Les dividendes : Lorsqu'on possède une part dans une compagnie (via des actions), il arrive que celle-ci retourne ses profits aux investisseurs sous la forme de dividendes. Les dividendes de compagnies canadiennes bénéficient d'un allègement fiscal : grosso modo, puisque les impôts ont déjà été payés par la compagnie avant la distribution des profits, un calcul est effectué pour que l'investisseur ne se retrouve pas à payer cet impôt en double. Un tel traitement fiscal ne s'applique pas aux dividendes de compagnies étrangères.
  3. Les intérêts : Produits par des contrats de placement (comptes d'épargne, certificats de placement garantis, obligations, bons du Trésor, etc.), ceux-ci sont imposables à 100%. L'impôt doit être payé pour l'année où les intérêts sont versés.
Il existe d'autres régimes enregistrés qui viennent combler un besoin autre que celui de la retraite : il s'agit du régime enregistré d'épargne-études (REÉÉ) et le régime enregistré d'épargne-invalidité (REÉI). Nous en discuterons dans le prochain billet.

mardi 1 octobre 2013

Bilan mensuel - Octobre 2013

Déjà octobre! L'été est passé à une vitesse folle, tellement qu'entre les rénovations, le déménagement et le travail nous ne l'avons vraiment pas vu passer! Vivement la semaine de vacances à la fin du mois...

Voici le résultat de mon bilan financier en date du 1er octobre 2013. Comme toujours, le graphique est normalisé pour que la valeur du mois dernier (ici 1er septembre) corresponde à 100%.

(Cliquez pour agrandir)
Résultat surprenant encore ce mois-ci : une variation de +16.8% depuis le mois dernier. Pour l'année 2013, cela représente une variation de +25.1%.


Ce qui s'est passé dans le mois
  • C'était la poursuite des rénovations dans le nouvel appartement (et ça continue!). Il y a eu moins de dépenses liées aux rénovations comme telles et davantage pour l'ameublement et la décoration.
  • Les dépenses de restaurants ont pas mal augmenté parce qu'on ne fait pratiquement plus à manger à l'appartement. Avec un peu de chance ça va se replacer d'ici deux semaines.
  • Mon portefeuille de fonds communs (dans mon CÉLI chez TD Waterhouse) a atteint les cinq chiffres! Évidemment, c'est surtout parce que j'y ai investi presque 10 000$ à date, mais j'ai tout de même un rendement total de 10.25% présentement (7.1% annualisé). L'écart entre la valeur comptable (ce que j'ai investi) et la valeur marchande (ce que ça vaut) s'agrandira avec le temps. 

Ce qui s'en vient en octobre
  • Le déménagement!!!
  • L'hiver arrive et la pose des pneus d'hiver également. Nous avons réussi à avoir un bon prix pour quatre pneus et quatre jantes (des "rims") auprès du concessionnaire. C'est une dépense tout de même importante mais elle ne devrait revenir qu'aux quatre ans environ. À ce moment-là, nous aurons déjà les fonds mis de côté grâce aux transferts automatiques périodiques.
  • Mes cotisations CÉLI 2013 seront complétées en octobre. Je vais donc épargner dans un compte non enregistré pour le reste de l'année. Je vais récupérer 5000$ de cotisations le 1er janvier prochain (retrait pour la mise de fonds de la voiture), plus 5500$ pour la nouvelle année.
  • Je regarde pour épurer mon portefeuille d'actions... Je ne me sens pas vraiment l'âme d'un "trader" et je trouve cela plus difficile à gérer que des fonds communs de placement ou des fonds négociés en Bourse. De plus, pour la plupart des compagnies pour lesquelles j'ai des actions, j'en détiens également des parts via mes fonds, alors ça va enlever de la redondance.

Allez, un petit effort, le mois d'octobre sera éprouvant mais tout va se calmer pour novembre!

mardi 24 septembre 2013

Les régimes de retraite 2 - Régimes d'employeurs

Les régimes publics ayant été couverts dans la Partie 1, dans cette deuxième partie d'une série de trois billets, je discuterai des différents types de régimes de retraite gérés par les employeurs. 

Pyramide de la retraite. Tirée de Plamondon et Sauvé.
(Cliquez pour agrandir)



Les régimes d'employeurs

Saviez-vous que plus de trois Québécois sur dix n'ont aucune couverture pour la retraite, que près de un sur cinq n'a qu'un REÉR personnel? Parmi ceux-ci, près de la moitié n'aura pas suffisamment de fonds pour se mettre à l'abri de la pauvreté une fois à la retraite (1). Comme nous avons vu dans la partie 1 de cette série, les régimes publics sont nettement insuffisants pour assurer une bonne qualité de vie à la majorité des travailleurs de la classe moyenne. La contribution des RCR et des régimes individuels est ainsi la bienvenue dans la planification de la retraite.


Il existe plusieurs types de régimes de retraite et de pension, tellement qu'il est difficile de les cataloguer. Certains sont enregistrés, d'autres pas. Certains sont administrés par un établissement financier, d'autres par un comité de retraite. On peut tout de même les classer en trois grandes catégories :
  1. Les régimes de pension agréés à prestations déterminées (RPAPD)
  2. Les régimes de pension agréés à cotisations déterminées (RPACD)
  3. Les régimes hybrides ou à double volets
Dans chacune des catégories, les montants des cotisations et des prestations sont soit déterminées à l'avance (connues), soit variables d'une personne à l'autre (inconnues).


1) Les RPAPD

Dans ce premier type de régime de retraite, on retrouve les caractéristiques suivantes :
  • Cotisations de l'employé : Connues. Il s'agit d'un pourcentage du salaire gagné.
  • Cotisations de l'employeur : Inconnues. Généralement suffisantes pour assurer les prestations.
  • Prestations à la retraite : Connues. Un pourcentage du salaire et en fonction des années de service.

La rente de l'employé est calculée selon une formule qui tient compte des années travaillées et du salaire gagné durant la carrière*. L'Agence du revenu de Canada s'assure de son côté que les prestations ne dépassent pas un certain montant (autour de 65 000$) même si le calcul de la rente donne un chiffre plus élevé. Elle détermine également à partir de quel moment un travailleur peut prendre sa retraite sans réduction actuarielle (diminution de la rente si elle est demandée trop tôt par rapport aux calculs).

Les RPAPD sont en voie de disparition au Québec. En effet, un très grand nombre d'entre eux ont été déficitaires dans les dernières années, notamment à cause de la crise financière de 2008 et des taux d'intérêts très bas. Dans le cas des RPAPD, l'employeur doit garantir la rente de l'employé, qui coûte de plus en plus cher. La tendance est donc à l'abandon de ce type de régime, surtout dans le secteur privé.

(* : Il existe plusieurs façons de calculer la rente à l'employé : un pourcentage du salaire pour chaque année travaillée, une formule avec le salaire final pondéré et les années travaillées ou encore avec le salaire final intégré au RRQ à l'âge de 65 ans.)

2) Les RPACD

Par opposition au type précédent, on retrouve dans les RPACD les caractéristiques suivantes :
  • Cotisations de l'employé : Connues. Il s'agit d'un pourcentage du salaire gagné.
  • Cotisations de l'employeur : Connues. Généralement la même chose que l'employé.
  • Prestations à la retraite : Inconnues. Dépend du rendement sur le capital accumulé.

C'est donc dire qu'il n'existe aucune formule qui détermine combien un employé recevra à la retraite : cela dépendra de la somme accumulée, de la performance des marchés dans lesquels cette somme est investie ainsi que des taux d'intérêt au moment de l'achat de la rente.

Également, dans certaines circonstances (comme un cessation d'emploi), les sommes peuvent être transférées dans un compte de retraite immobilisé (CRI) ou dans un fonds de revenu viager* (FRV). Le retraité pourra donc gérer lui-même son fonds de retraite avec les produits financiers courants. C'est de cette façon que plusieurs retraités ont perdu une bonne partie de leur fortune, il y a une quinzaine d'années, lorsqu'ils ont décidé de jouer leur fonds de retraite à la Bourse dans les actions technologiques. À cette époque, certains entrepreneurs démarraient des compagnies qui commençaient par "e-" ou qui finissaient par ".com" seulement pour avoir l’air techno et attirer les investisseurs. La bulle a éclaté au début des années 2000 et la chute des Nortel, Cisco Systems et autres géants a entrainé avec elle tout le marché boursier. Normalement, des investisseurs à long terme auraient le temps de se remettre de cette mauvaise passe, mais les retraités n'avaient pas le temps de leur côté...

(* Viager : Dont on bénéficie toute sa vie.)

3) Les régimes hybrides

Les versions de ces régimes sont multiples et constituent un mélange plus ou moins égale de RPAPD et de RPACD. Par exemple, une entreprise peut offrir un RPAPD à ses anciens employés et un RPACD aux nouveaux. Elle peut aussi garantir une rente minimale aux employés, tout en laissant davantage à ceux-ci la responsabilité de planifier leur retraite.

Ce type de régime est toutefois très rare et ne représente qu'environ 1% de tous les régimes de retraite au Canada.


Les régimes de retraite les plus répandus au Canada

Comme je l'ai mentionné plus haut, il existe un bon nombre de régimes de retraite. En voici quelques-uns des plus populaires :
  • Le REÉR collectif
  • Le régime de retraite simplifié (RRS)
  • Le régime de retraite par financement salarial (RRFS)
  • Le régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP)
  • Le régime de participation différée aux bénéfices (RPDB)
  • Le régime surcomplémentaire de retraite (RSCR)
  • Le régime de retraite individuel (RRI)
  • Le régime de pension agréé collectif (RPAC)
  • Le régime volontaire d'épargne-retraite (RVER)

Développons sur quatre d'entre eux :

a) Le REÉR collectif

C'est le régime le plus répandu auprès des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que de certaines grandes entreprises. Pour celui-ci, les cotisations versées par l'employeur sont automatiquement acquises par l'employé et tous les fonds sont disponibles car non immobilisés.

Un REÉR collectif est, comme son nom l'indique, un regroupement de REÉR individuels qui sont gérés collectivement par un groupe d'employé ou par un établissement financier qui fait office de comité de retraite. L'employeur ne fait donc que collecter les cotisations par des retenues à la source avec une épargne fiscale immédiate. Il peut également contribuer, mais il n'est pas obligé de le faire : par contre, s'il le fait, la contribution est fiscalement considérée comme faisant partie du salaire de l'employé. Ça reste quand même de l'argent de plus!

b) Le régime de retraite simplifié (RRS)

Le RRS est essentiellement un RPACD, lancé par la Régie des rentes du Québec pour répondre aux besoins des PME et pour favoriser la participation de leurs employés à un régime de retraite. Les responsabilités de l'employeur et du comité de retraite sont transférées à un établissement financier, ce qui simplifie les tâches administratives au niveau de la PME elle-même. Les sommes cotisées par l'employeur sont immobilisées alors que celles cotisées par les employés ne le sont pas. La contribution de l'employeur n'augmente pas non plus le salaire de l'employé.

Ce type de régime est une excellente alternative pour les PME qui n'est malheureusement pas suffisamment connue. Elle est un peu moins populaire également à cause de l'immobilisation des cotisations, ce qui est cependant excellent puisque les fonds devraient servir à assurer la qualité de vie à la retraite et non à être employés pour toutes sortes d'autres raisons.

c) Le régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP)

Ce régime de retraite de type hybride vise les employés permanents et occasionnels travaillant à temps plein ou à temps partiel dans le réseau de la santé, des services sociaux et de l'éducation ainsi qu'au sein de la fonction publique du Québec. Il est administré par la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances (CARRA). Les employés sont obligés d'y cotiser pour les 38 premières années de service (3).

Le RREGOP est généralement considéré comme un excellent régime de retraite puisqu'il assure (en date d'aujourd'hui) une prestation maximale équivalente à 76% du salaire moyen des cinq meilleures années, indexée à 50% de l'inflation. (Par exemple, si le coût de la vie augmente de 2% pour une année, la prestation sera ajustée de 1%). Aussi, les prestations seront moindres si la retraite est prise avant d'avoir atteint 38 années de service et lorsque qu'une demande de rente à la RRQ est effectuée.

d) Le régime volontaire d'épargne-retraite (RVER)

Annoncé par le ministre libéral Raymond Bachand en mars 2011 et initialement prévu pour le début de 2013, ce type de régime a cependant été mis sur la glace par le gouvernement péquiste actuel. Lorsqu’il sera mis sur pied, ce régime sera accessible à tous et sera particulièrement intéressant pour les travailleurs autonomes. Des consultations publiques ont récemment eu lieu pour préciser ses caractéristiques.

C'est un régime que les employeurs du Québec seront dans l'obligation de proposer à leurs employés, mais pour lequel ils ne seront obligés de cotiser aussi. Les coûts devraient être moindres que pour les autres régimes de retraite existant et la gestion sera assurée par une institution financière. Les cotisations des employés donneront également droit à un retour d'impôts, comme pour le REÉR.

Il reste à voir la forme exacte que prendra le RVER. Dans tous les cas, c'est un acronyme de plus avec lequel on devra se familiariser!


Références


(1) LESSARD, Denis. "Le rapport d'Amours sur les régimes de retraite sera tabletté", paru sur LaPresse.ca le 17 septembre 2013. (Lien hypertexte)
(2) Régie des rentes du Québec. "Caractéristiques du régime de retraite simplifié". Page consultée le 23 septembre 2013. (Lien hypertexte)
(3) Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances (CARRA). "Le calcul de la rente (RREGOP)". Page consultée le 23 septembre 2013. (Lien hypertexte)

mercredi 4 septembre 2013

Bilan mensuel - Septembre 2013

Voici l'état de ma situation financière en date du 1er septembre 2013. La valeur au 1er août 2013 est fixée à 100%. (Désolé pour le petit délai, j'étais en camping!)

(Cliquez pour agrandir)

Le résultat est assez étonnant, compte tenu des dépenses que nous avons encourues dans les derniers jours... Mon bilan personnel a ainsi vu une variation de +10.1%. Voyons ce qui s'est passé.



Ce qui s'est passé dans le mois

  • Mes investissements en Bourse ont connu un léger déclin dans le dernier mois, ce qui fait en sorte que la valeur de mes actions a chuté de 3%. Mes portefeuilles (CÉLI, REÉR) ont cependant connu une bonne performance grâce à leur diversification : la proportion actions/obligations étant conservée, les variations des marchés ont moins d'effet. (En termes techniques, on parle de diminution de la volatilité.)
  • Nous sommes allés en camping durant la fin de semaine de la Fête du Travail et nous avons dépensé quelques centaines de dollars pour nous équiper un peu mieux...
  • C'est le premier mois complet au cours duquel nous avons mis en place les comptes conjoints pour les transactions et l'épargne communes. Des transferts automatiques ont été mis en place pour chaque dépense récurrente ainsi que pour les vacances de l'an prochain.
  • Août était un mois avec trois payes, ce qui explique en partie la variation positive du bilan. Cette variation (en dollars) est justement de l'ordre de la paye additionnelle.

Ce qui s'en vient en septembre

  • On déménage d'ici un mois, ce qui pourrait engendrer quelques dépenses de plus... Heureusement, on quitte pour un logement dans le même immeuble! Il faudra quand même débourser un peu pour déménager nos services (électricité, Internet) et pour réamémager un peu à notre goût.
  • Nous allons acheter des pneus d'hiver très bientôt. Le montant pour les prochains remplacements de pneus aux quatre ans est déjà prévu dans nos transferts automatiques... mais pas pour celui-ci! La facture risque donc d'avoir plus d'impact sur le bilan.

Septembre sera donc un mois assez mouvementé!

jeudi 29 août 2013

Les régimes de retraite 1 - Régimes gouvernementaux

Eh oui, une autre pyramide! Après celle des besoins de Maslow (dont j'ai parlé ici), voici celle de la retraite! Chaque étage de cette pyramide représente un type de régime sur lequel on doit se baser pour maintenir une bonne qualité de vie une fois à la retraite. Il nous faut donc construire une pyramide solide en tirant profit de tous les régimes qui sont à notre disposition.

Dans ce premier billet d’une série de trois, je vais discuter des régimes de retraite gouvernementaux. Les régimes d’employeurs et les régimes individuels seront abordés dans les parties suivantes de la série.

Pyramide de la retraite. Tirée de Plamondon et Sauvé.
(Cliquez pour agrandir)


Note : Tous les montants mentionnés sont arrondis pour permettre une lecture plus facile. Pour des chiffres plus exacts, visiter les sites Internet que j’ai mis en référence à la fin de ce billet.

Les régimes gouvernementaux

Ces régimes sont situés à la base de notre pyramide. Pour les Québécois, on y retrouve le Régime de rentes du Québec (RRQ) et la Pension de sécurité de la vieillesse (SV). Les personnes à faibles revenus peuvent parfois dépendre de ces revenus pour vivre, alors que les personnes de la classe moyenne peuvent les considérer comme des revenus d’appoint. Rapidement par contre, lorsque nos revenus sont plus importants, les montants provenant de ces sources s’amoindrissent et disparaissent.

a) Au niveau provincial

Le Québec est la seule province du Canada à avoir son propre régime de retraite, géré par la Régie des rentes du Québec. Le RRQ existe depuis 1966 et a été modifié à quelques occasions, notamment en 1998 et en 2011. Dès l’âge de 18 ans, tous les salariés et les employeurs (sauf rares exceptions) doivent cotiser au RRQ. Le taux de cotisation est de 5.4% du revenu brut pour chacune des parties.

Le RRQ verse une prestation aux personnes de 65 ans et plus (à la retraite ou non) ainsi qu’aux personnes de 60 ans et plus à la retraite (ou non, à partir de 2014) qui en font la demande. Cette rente correspond à 25% de la moyenne des revenus annuels pour lesquels il y a eu cotisation. Au moment d’écrire ces lignes, le montant maximal de la rente pour une personne de 65 ans est d'un peu plus de 12 000$ par année.

Le montant versé varie selon l’âge de la retraite. En effet, lorsque la retraite est prise après l’âge de 65 ans, le montant reçu à chaque mois est augmenté pour chaque année de travail additionnelle (à raison de 8.4% par année). À l’inverse, prendre une retraite plus tôt diminue les montants reçus, la réduction variant en fonction du revenu d’emploi moyen en carrière. En 2016, une personne prenant sa retraite à 60 ans verra sa rente maximale diminuer de 36%.

b) Au niveau fédéral

À la base de la pyramide de la retraite, on retrouve un autre fondement du système de solidarité sociale canadien : la Pension de la sécurité de la vieillesse (SV). C’est une pension accordée mensuellement aux Canadiens éligibles âgés de 65 ans et plus. Cet âge passera à 67 ans en avril 2023.

La prestation est entièrement imposable. Présentement, elle est d’environ 6600$ par année au maximum. Elle est amputée de façon progressive lorsque nos revenus nets dépassent un certain seuil, fixé autour de 70 000$ en 2013.

En plus de la SV, le Supplément de revenu garanti (SRG) et l’allocation au conjoint peuvent être versés aux certaines personnes à faible revenu déjà éligibles à la SV. Ce sont des prestations non imposables, dont les montants sont déterminés par le revenu du bénéficiaire, son état civil et l’éligibilité du conjoint.

c) Est-ce suffisant?

Une fois à la retraite, une portion seulement des revenus de travail est généralement nécessaire pour conserver le même niveau de vie une fois à la retraite. Le chiffre souvent avancé par les planificateurs financiers est 70% des revenus bruts moyens, mais ce chiffre n’est pas coulé dans le béton. Selon le niveau de vie souhaité, il peut osciller entre 50 et 80% et doit être réfléchi au cas par cas.

Voici un exemple :
Soit un célibataire ou un veuf de 65 ans qui gagne 60 000$ par année mais qui ne possède aucune autre source de revenus. À la retraite, sa prestation de SV serait d’environ 6600$, celle de la RRQ de 12 000$ et celle du SRG de 2300$. Son revenu total serait donc de 20 900$ par année, soit un peu plus du tiers de ses revenus d’emploi. Au minimum il faudrait que ses autres sources de revenus avoisinent également les 20 000$ par année s’il veut maintenir sa qualité de vie.

On voit donc, avec cet exemple, que les régimes publics peuvent aider à solidifier la base de la pyramide de la retraite, mais qu’ils ne sont pas suffisants pour permettre d’atteindre l’indépendance financière. Les régimes d’employeurs et les régimes individuels comme le REÉR doivent donc combler le vide.

Dans la prochaine partie de cette série, nous discuterons des différents types de régimes d’employeurs.


Références

- PLAMONDON, Rolland G. et SAUVÉ, Pierre. (2012). « La démarche professionnelle en planification financière personnelle : une activité stratégique d’intégration », dans Rolland G. Plamondon et Pierre Sauvé (dir.), La planification financière personnelle : une approche globale et intégrée, 6e édition, Montréal, Chenelière Éducation inc., pp. 190-201
- Services Canada. Informations pour les aînés. Page consultée le 29 août 2013.
- Régie des rentes du Québec. La rente de retraite de la Régie des rentes du Québec. Page consultée le 29 août 2013.
- DUPRAS, Martin. (2012). « Besoin de revenus à la retraite : le 70% est-il pertinent? ». Finance et investissement. Page consultée le 29 août 2013.


lundi 19 août 2013

L'inflation, un fléau silencieux

Les gens de ma génération s'en souviennent : quand on était petits, on allait au dépanneur du coin acheter des "bonbons à une cenne" avec notre argent de poche. On en ressortait avec un sac plein de jujubes, un sourire aux lèvres et quelques caries en développement. Maintenant, on ne peut plus acheter grand chose avec quelques sous. C'est l'effet de l'inflation qui se fait ressentir : le coût des biens et services augmente avec le temps.

Qu'est-ce que l'inflation?

On définit l'inflation comme étant "la hausse soutenue du niveau général des prix"(réf 1). Les causes de l'inflation sont nombreuses, pas toujours claires et font l'objet de nombreuses théories économiques qu'il serait trop compliqué d'expliquer ici. La Banque du Canada, banque centrale qui gère l'économie au pays, se sert de ses politiques monétaires pour tenter de contrôler le niveau d'inflation et de conserver la force du dollar canadien. Elle se sert de différents indices pour mesurer l'inflation, le plus populaire étant l'indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure directement l'évolution du coût de la vie. L'IPC est règulièrement publié par Statistiques Canada et se calcule en tenant compte de plusieurs composantes, notamment :

Besoins primaires
  • Les aliments
  • Le logement
  • L'habillement
  • La santé
Dépenses secondaires
  • Le transport
  • Les loisirs
  • L'alcool et le tabac

    Le graphique ci-dessous montre le taux de variation de l'inflation sur 12 mois depuis 2008. En juin 2013, l'IPC a grimpé de 1.2% dans les 12 mois précédents, principalement à cause de l'augmentation des coûts du transport(réf 2).

    Taux de variation de l'inflation 2008-2013. Source : Statistiques Canada
    (Cliquer pour agrandir)

    Il y a peu de chances qu'on expérimente une "hyperinflation" telle que celle qu’a vécu l’ex-Yougoslavie entre 1989 et 1994. Un taux quotidien de 64.6% a été observé (313 millions de % par mois) alors que le pays imprimait de plus en plus d’argent et était sous sanctions sévères de l’ONU(réf 3). Un exemple encore plus marquant est celui du Zimbabwe entre 2000 et 2009. Le gouvernement a carrément cessé de compter après 2008 parce qu'il trouvait que ça avait l'air fou : il a été estimé par la suite que le taux d’inflation mensuel était de presque 80 milliards de % par mois(réf 4). Un pain pouvait s'acheter plus de 550 millions de dollars zimbabwéens (plus encore sur le marché noir). Le gouvernement devait imprimer des billets comme ceux-ci, qui valaient 30 dollars américains à l'époque :


    (Cliquer pour agrandir)


    Qu'est-ce que ça change?

    Ce qui importe pour le commun des mortels, c'est de savoir que le coût de la vie augmente généralement avec le temps. Ainsi, avec 100$ en poche, on peut acheter davantage de biens et services aujourd'hui que dans 30 ans. C'est donc un élément important à considérer dans la planification de l'indépendance financière et de la retraite. Normalement, nos salaires sont augmentés annuellement pour suivre l'effet de l'inflation et pour conserver notre pouvoir d'achat. C'est ce qu'on appelle l'indexation.

    Également, le rendement de nos placements est influencé à la baisse par l'inflation. C'est pour cela qu'on peut qualifier cette dernière de "fléau silencieux" : elle n'est pas visible sur nos relevés mais elle diminue pourtant l'ampleur des gains provenant de nos investissements, érode notre pouvoir d’achat et nous éloigne de notre cible. (Voir les commentaires pour un exemple)

    Bien qu'on ne puisse généralement éviter l'effet de l'inflation dans le calcul du rendement réel de nos placements, on peut aussi voir que de placer son argent dans des régimes exempts d'impôts (comme le CÉLI) est clairement à notre avantage.


    Références

    (réf 1) PLAMONDON, Rolland G. et SAUVÉ, Pierre. (2012). « La démarche professionnelle en planification financière personnelle : une activité stratégique d’intégration », dans Rolland G. Plamondon et Pierre Sauvé (dir.), La planification financière personnelle : une approche globale et intégrée, 6e édition, Montréal, Chenelière Éducation inc., pp. 63-66.
    (réf 2) Statistiques Canada. "Indice des prix à la consommation, juin 2013". Page consultée le 13 août 2013 http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/130719/dq130719a-fra.htm
    (réf 3) Business Insider. "The 10 Worst Hyper-Inflation Horror-Stories of the Past Century". Page consultée le 19 août 2013 http://www.businessinsider.com/worst-hyperinflation-2011-10
    (réf 4) HANKE, Steve H. and KWOK, Alex K.F. On the measurement of Zimbabwe's hyperinflation. Cato Journal, 29(2):353-364, 2009. (Version PDF)