mercredi 20 novembre 2013

Mais où va tout mon argent?

Lorsque vient le temps d'estimer nos dépenses, il est fréquent de sous-estimer le montant. On se demande alors "Mais comment se fait-il que mon compte de banque est à sec? Cet argent-là doit bien aller quelque part!"

Quand on additionne les cafés et le muffin du matin, les bouteilles de jus et les billets de loterie au dépanneur, les dîners rapides au resto avec les collègues, les visites au supermarché pour le souper du jour, les parcomètres... pas étonnant qu'on passe notre temps à aller au guichet pour remplir son portefeuille. L'effet est encore plus marquant quand on a l'habitude d'utiliser sa carte de crédit, car c'est de l'argent qu'on ne voit pas.

La meilleure façon d'avoir un portrait réaliste de la situation, c'est de tenir un journal de dépenses. C'est la première étape dans le programme My Money My Choices et pour une bonne raison : en sachant où notre argent va et pourquoi, on sera en mesure de contrôler les entrées et les sorties et de réaliser un budget.

L'exercice a un effet additionnel : devoir rendre des comptes à soi-même et, le cas échéant, à son conjoint, permet de développer un sens des responsabilités. 

La méthode employée pour réaliser un journal de dépenses a peu d'importance : si vous voulez vous acheter un beau grand cahier, utiliser un logiciel de tableur numérique (Excel, Google Docs) ou encore une application iOS ou Android, libre à vous. L'important, c'est de noter au minimum les trois informations suivantes :
  • La date
  • La nature de la dépense ou de l'entrée d'argent
  • Le montant

Chaque jour, collectez les différents reçus pour vos dépenses, que ce soit comptant ou par carte de débit ou de crédit. Le soir venu, complétez votre journal avec ces nouvelles informations. Accessoirement, vous pouvez décider de classer vos dépenses par catégories, par exemple : Épicerie, Auto, Maison, Vacances, Sorties... Vous pouvez également transformer votre journal de dépenses en grand cahier et suivre pas à pas le solde de vos comptes-chèques. Un exemple (tiré du blog de Gail) :



Après avoir fait cet exercice pendant une période plus ou moins prolongée (disons, un mois ou deux), vous serez en mesure d'avoir un portrait fidèle de vos habitudes de consommation. Nous faisons l'exercice à la maison depuis juillet dernier et je peux vous dire que nos sorties au restaurant sont beaucoup plus sporadiques depuis!

lundi 11 novembre 2013

Utiliser son REÉR pour les études ou pour une maison

Le principal objectif du REÉR est d'économiser pour la retraite. Cependant, le gouvernement a tenu bon de créer deux régimes dérivés qui permettent d'emprunter à son propre REÉR, sans payer d'impôt, pour l'acquisition d'une première résidence ou encore pour entreprendre des études à temps plein.



a) Le régime d'accession à la propriété (RAP)

Depuis janvier 2009 il est possible d'emprunter jusqu'à 25 000$ de son REÉR lors de l'achat ou la construction d'une première maison. L'acquisition doit avoir lieu au plus tard le 1er octobre de l'année civile qui suit le retrait. Par la suite, après deux ans de grâce, le contribuable doit rembourser la somme remboursée sur 15 ans, sans intérêts. Dans le cas contraire, le montant dû pour l'année s'ajoute au revenu de la personne et devient imposable. Les droits de cotisations équivalents sont alors perdus.

Pour être admissible, l'acheteur ne doit pas avoir possédé de maison au cours des cinq années civiles avant la date du retrait. Un couple peut retirer un maximum de 50 000$ (25 000$ par conjoint), pourvu que les deux personnes deviennent conjointement propriétaires de la maison.

Pour pouvoir être "rappées", les contributions au REÉR doivent avoir été effectuées plus de 90 jours avant la date du retrait. Ce détail est particulièrement important lorsque l'acheteur effectue un prêt REÉR pour cotiser avant de "rapper". C'est une stratégie très populaire, surtout chez les jeunes couples qui veulent augmenter leur mise de fonds initiale. Le coût du prêt REÉR s'ajoute alors à celui du RAP et de l'hypothèque ainsi qu'aux divers coûts inhérents à l'acquisition d'une maison (taxes, rénovations, entretiens, imprévus...) Dans la mesure où ces coûts sont bien connus, cela peut devenir une stratégie intéressante.

Une alternative intéressante est le CÉLI-RAP. Voici l’exemple de Patrick et Stéphanie, qui montre les diverses façons d’utiliser le CÉLI, le REÉR et le RAP pour donner un coup de pouce à la mise de fonds :
Patrick et Stéphanie veulent s’acheter une maison dans cinq ans. Présentement, ils n’ont aucun montant dans leurs REÉR ni dans leurs CÉLI. Patrick travaille à temps plein mais son taux d’imposition actuel est faible, ce qui fait en sorte que l’utilisation du CÉLI est préférable. De son côté, Stéphanie est aux études et travaille à temps partiel. Elle s’attend à décrocher un emploi bien payé dans son domaine dans deux ans. Elle souhaite alors épargner 10 000$ par année.
Patrick a déjà 7000$ de côté et veut épargner 3000$ par année. En janvier 2014, il investit donc 7000$ dans un fonds équilibré prudent CÉLI qui lui rapportera en moyenne 5% par année. À chaque mois de janvier, il déposera 3000$ de plus dans le fonds. À la fin de la cinquième année (décembre 2018), il se retrouvera avec 25 511$, dont 6511$ en gains non imposables. À l’approche de la date du dépôt de sa mise de fonds sur la maison (mais avec plus de 90 jours de marge de manoeuvre) il retirera 25 000$ des épargnes de son CÉLI et les déposera dans un compte-d’épargne REÉR. Ayant maintenant un taux d’imposition de 38%, il récupèrera 25 000 x 38% = 9500$ en retour d’impôts.
Lorsqu’elle s’est trouvé un emploi dans son domaine, Stéphanie a également investi dans un fonds équilibré à l’intérieur de son REÉR, à raison de deux fois 10 000$ (en janvier 2017 et janvier 2018). Avec ses retours d’impôts de 3800$ chaque année, elle a contribué à son CÉLI dans le même fonds équilibré. En décembre 2018 elle se retrouve donc avec 21 525$ dans son REÉR et 8180$ dans son CÉLI.
Voici donc le résultat, juste avant de déposer la mise de fonds pour la maison :

S’ils décident de “rapper” le montant total de leurs REÉR, Patrick et Stéphanie disposeront de 64 716$ pour la mise de fonds, pour seulement 39 000$ d’économie. Pas mal!
Ils devront cependant rembourser leurs REÉR sur 15 ans, mais à un taux d’intérêt nul, ce qui est mieux que de rajouter l’équivalent à la valeur de l’hypothèque. Ils auront peut-être même pu éviter les coûts de l’assurance-prêt de la SCHL!

b) Le régime d'encouragement à l'éducation permanente (REÉP)


Pour favoriser le retour aux études postsecondaires, le gouvernement fédéral a mis en place le REÉP en 1999.  Le principe du REÉP est le même que celui du RAP, en ce sens qu'il permet d'emprunter jusqu'à 10 000$ par année, pour un maximum de 20 000$ en quatre ans, afin de suivre une formation ou de retourner aux études à temps plein. Le régime peut s'appliquer pour soi-même ou pour un conjoint. Pour un couple, c'est donc un maximum de 40 000$ sur quatre ans qui peut être utilisé.

Le remboursement des sommes empruntées se fait sur une période maximale de 10 ans, en versement égaux. Il débute à la plus rapprochée de ces deux dates : la deuxième année suivant la dernière année d'inscription à un programme de formation admissible; la cinquième année suivant l’année du premier retrait.

Un contribuable peut profiter de ce régime autant de fois qu'il le désire, à condition d'avoir remboursé entièrement le solde des retraits précédents.


Est-ce une bonne idée?

Le but du REÉR est d'épargner en vue de la retraite. Est-il ainsi valable de puiser dans ce régime pour financer d'autres projets?

Il existe un "coût d'opportunité" à l'utilisation du RAP et du REÉP. En effet, puisque les sommes ne sont plus présentes dans le REÉR, elles ne croissent plus à l'abri de l'impôt et le processus d'intérêt composé est ralenti. Cependant, considérant que cette manoeuvre permet l'acquisition d'un actif pouvant prendre de la valeur avec le temps et permettant d'avoir un toit sur la tête ou alors d'un niveau d'éducation supérieure pouvant améliorer ses conditions de travail, cela peut en valoir le "coût"!

Il faut également considérer que ce n'est pas nécessairement l'emprunt au REÉR qui peut nuire à notre planification vers l'indépendance financière, mais bien le projet lui-même. Sans RAP ou REÉP, le projet serait davantage financé par un emprunt (hypothèque ou prêt étudiant) dont les intérêts auront un impact négatif sur la retraite. Il est préférable d'évaluer (ou de faire évaluer par un planificateur financier) la possibilité du projet dans nos conditions financières actuelles. Une fois le projet validé, il s'agira de trouver la manière la plus efficace de le financer.

vendredi 1 novembre 2013

Bilan mensuel - Novembre 2013

(NOTE : Lors de la publication initiale, j'avais oublié de comptabiliser certains actifs! Le résultat est donc moins alarmant que prévu. Voici la bonne version du bilan.)

Ouf, déjà novembre! (On dirait qu'à chaque mois je trouve que ça passe vite.) Le froid s'installe, la saison des cadeaux de Noël arrive et nous nous sommes enfin installés dans notre nouvel appartement. Le budget devrait avoir un petit moment de répit ce mois-ci.

Voici le résultat de mon bilan financier en date du 1er novembre 2013. Comme toujours, le graphique est normalisé pour que la valeur du mois dernier (ici le 1er octobre) corresponde à 100%.

(Cliquez pour agrandir)

Résultat encore positif ce mois-ci : une variation de +7.3% depuis le mois dernier. Pour l'année 2013, cela représente une variation de +34.2%.


Ce qui s'est passé dans le mois d'octobre
  • Les dépenses du déménagement nous rattrappent : la décoration, les luminaires, la quincaillerie, ainsi que toutes les dépenses de restaurant parce qu'on ne faisait plus à manger!
  • La voiture est enfin chaussée pour l'hiver avec de jolis pneus neufs sur de jolies jantes neuves. On a eu un bon prix je crois, mais c'est quand même un bon coup à encaisser.
  • Le CÉLI et le REÉR sont pleins pour 2013.
  • J'ai démarré un compte CÉLI Longueur d'avance chez ING Direct au début du mois. C'est un compte spécial dans lequel le double des intérêts normaux sera payé au 31 décembre 2013 (pour compenser les impôts à payer sur ces intérêts) et dont le contenu sera versé directement dans mon CÉLI en 2014.

Ce qui s'en vient en novembre
  • Avec le déménagement, vient également une augmentation du loyer d'environ 10%, compte tenu du changement d'étage et des rénovations qui ont été faites dans les derniers mois.
  • Je vais probablement liquider quelques avoirs dans mon portefeuille d'actions, malgré les gains en capital (imposables) que cela va engendrer. Comme je l'ai mentionné le mois dernier, je préfèrerais gérer cet argent un peu différemment et l'investir dans des fonds indiciels ou encore dans la mise de fonds d'une éventuelle maison.  En plus, les actions de cinq de mes compagnies ont une valeur très élevée ces jours-ci, ce qui ne m'encourage pas du tout à en acheter plus!
  • Je vais commencer à regarder la notion de REÉR de conjoint, savoir comment ça fonctionne exactement et ce que ça implique. Si cela peut nous aider à accumuler de l'argent plus rapidement pour la maison (via le Régime d'accession à la propriété), tant mieux!

Je vous rappelle également que novembre est le Mois canadien de la littératie financière. C'est également la date de lancement du site My Money My Choices de la chroniqueuse financière Gail Vaz-Oxlade (consultez mon billet précédent pour plus d'informations). Je vais donc regarder son programme avec attention dans les prochains jours et peut-être partir ma Tribu! Je vous en reparle!