vendredi 6 février 2015

Investir par l'approche indicielle : Pourquoi?

J'en parlais depuis quelques temps dans mes bilans mensuels : j'avais des actions de compagnies que je voulais vendre pour augmenter mon fonds d'achat de maison. C'est maintenant chose faite, j'ai effectué mes dernières transactions le 22 janvier.

J'ai pris cette décision pour deux raisons. La première, c'est qu'avec l'achat imminent d'une maison, nous avons besoin de liquidités. La seconde, c'est que j’avais plusieurs types de placements en même temps : des actions, des fonds communs, des Bitcoins... Je voulais repartir à neuf avec un seul type, plus simple et plus convivial.

Grâce à l'excellent livre Millionaire Teacher d'Andrew Hallam, ainsi qu’aux articles du Canadian Couch Potato Dan Bortolotti, j'ai été convaincu du bien-fondé de cette approche et de ses bienfaits pour l'investisseur canadien. Je vais vous expliquer pourquoi.



Peut-on faire mieux que les autres?

L'approche indicielle est basée sur ce qu'on appelle la théorie des marchés efficients. Cette théorie a été dévelopée par le Nobel d'économie Eugène Fama au cours des années 1960-1970. Elle repose sur l'hypothèse suivante : toute l'information publique relative à une compagnie est déjà intégrée dans la valeur de ses actions.

En d’autres termes, cela signifie que tout ce qui a à savoir sur une compagnie est déjà connu par la majorité des investisseurs et que le prix d’une action représente donc la bonne évaluation de l’entreprise.

Il n'est pas nécessaire que tout le monde soit au courant de l'information pour que le marché soit efficace. Il suffit de quelques investisseurs à l'affût des anomalies pour qu'elles soient rapidement corrigées et pour que l'information soit incorporée dans les prix. Par exemple, si une compagnie vient d’annoncer des ventes record, plus d’investisseurs pourraient être intéressés à posséder des actions de cette entreprise et seraient prêts à payer plus cher. Le prix va alors monter jusqu’à ce qu’un équilibre entre l’offre et la demande des actions de la compagnie soit atteint.

À l’ère de l’Internet et de l’information instantanée, réussir à attraper ces moments où les actions sont sur le point de monter ou descendre est de plus en plus difficile. De plus, la grande majorité des investisseurs sont des professionnels travaillant pour des firmes de courtage, avec des équipes de recherche à leur disposition. Pour l’investisseur amateur comme vous et moi, il est possible mais peu probable de réussir à profiter des déséquilibres du marché avant qu’il ne soit trop tard.

Une alternative est donc d’investir dans des produits qui englobent tout le marché et qui suivent son évolution naturelle. C’est exactement ce que font les fonds indiciels : ce sont des portefeuilles comprenant plusieurs centaines de compagnies et qui arrivent ainsi à reproduire la performance globale des marchés.


Et si je n'avais pas besoin d'arriver premier?

Il est humain d'aspirer à être le meilleur, dans tous les domaines. On veut être meilleurs en sports, meilleurs à l'école, avoir le meilleur portefeuille...

Mais en planification financière, le gagnant n'est pas celui qui aura le plus d'argent, mais bien celui qui aura atteint ses objectifs. Il n'est habituellement pas nécessaire d'avoir des rendements astronomiques pour y arriver. Selon les situations, des rendements beaucoup plus modestes peuvent être suffisants pour assurer la réalisation des objectifs fixés et une vie confortable.

Supposons que nous investissions seulement dans des compagnies canadiennes. L'indice S&P/TSX Composite représente la performance d’un portefeuille qui inclut des actions des 250 plus grandes compagnies canadiennes. Entre le 2 janvier 1975 et le 2 janvier 2015, l’indice s'est apprécié de 6.8% en moyenne à chaque année. Évidemment, il y a eu des hauts et des bas, mais si nous avions investi 10 000$ en 1975, nous aurions aujourd'hui presque 140 000$. Ce genre de rendement est souvent plus que suffisant pour assurer une retraite confortable.

Supposons maintenant que nous ayons pris ce 10 000$ pour l’investir dans quelques compagnies que nous pensions prometteuses. Il est possible que nous ayons vu juste et que tous nos choix aient eu de meilleurs rendements que l’indice de référence. Nous serions tous heureux! Il y a, cependant, plus de chances que quelques-uns des investissements n’aient pas eu les résultats escomptés. Les résultats décevants de ces compagnies tireraient donc notre performance globale vers le bas.

En choissant d’investir dans quelques compagnies seulement, le risque était plus grand. Comme on l’a vu dans un de mes billets précédents, prendre un risque rend possible de plus hauts rendements sur l’investissement, mais peut aussi l’anéantir.

Et si nous avions misé sur tous les chevaux à la fois? Si notre portefeuille de placements suivait l'indice de référence? Nous aurions alors obtenu le rendement moyen à chaque année, sans avoir à prendre de risques additionnels.

Il est donc possible de faire mieux que l'indice de référence. Le plus difficile, c’est de le faire à chaque année, de façon régulière.



Pourquoi je préfère l'approche indicielle

J'ai donc choisi d'adopter cette approche pour les raisons suivantes :

1. Moins de temps à consacrer

Je pourrais passer des heures à chercher les compagnies qui ont du potentiel, à lire leurs rapports financiers annuels et à tenter de trouver le bon moment pour acheter des actions. Avec un boulot à temps plein et sans formation approfondie en finance, c'est une tâche beaucoup trop grande pour moi. L'approche indicielle ne demande que quinze minutes par année, tout au plus.


2. Moins de frais indécents

Ce n'est pas tout de vouloir battre l'indice de référence, encore faut-il le faire APRÈS avoir pris en compte les frais et les commissions. Par exemple, un courtier à escompte perçoit de nos jours environ 10$ par transaction. Il charge également des frais pour le simple fait d'avoir un compte chez eux. Les fonds communs de placements et les fonds négociés en Bourse viennent aussi avec des frais de gestion qui sont ponctionnés à même les rendements du fonds.

Pour maximiser les bénéfices d'une approche indicielle, il importe donc d'être à l'affût de ces coûts et de les minimiser le plus possible. Heureusement, plusieurs produits à faible coût sont disponibles aux Canadiens qui veulent une approche autogérée (« do-it-yourself »). J’en parlerai davantage dans un prochain billet.


3. Un rendement moyen assuré

Pour atteindre mes objectifs, je n’ai pas besoin d’identifier avec succès les compagnies qui auront les meilleures performances. Avec une approche indicielle, j'investis dans tout le marché, j'obtiens le rendement moyen du marché moins les frais et je dors sur mes deux oreilles. Il y aura des années où je perdrai de l'argent, et d'autres où j'en gagnerai. Toutefois, à long terme, je sais que je peux compter sur un rendement intéressant.


4. Une approche rationnelle

Finalement, un des plus grands avantages de l’approche indicielle c’est que je peux automatiser toute prise de décision, ce qui me permet d’éviter les réactions émotives. Je n’ai pas à suivre les nouvelles économiques et à stresser lorsqu’une compagnie en particulier est en problèmes.

L’approche indicielle ne nécessite qu’un plan d’investissement clair et simple. C'est justement le sujet de ma prochaine chronique!


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dimanche 1 février 2015

Bilan mensuel - Février 2015

L'évolution de mon bilan est comme un petit train qui avance tranquillement sur la voie ferrée dans une contrée paisible... Si seulement il savait qu'il allait devenir une montagne russe dans quelques mois!

Voici le résultat de mon bilan financier en date du 1er février 2015. Le graphique est normalisé pour que la valeur du mois dernier (le 1er janvier) corresponde à 100%. Le graphique se limite aux derniers 12 mois.

(Cliquez pour agrandir)

J'obtiens donc une variation sur un mois de +4.8%.



Ce qui s'est passé dans le mois de janvier
  • J'ai eu droit à une apparition sur le blog de Jonathan Chevreau, éditeur en chef du magazine Moneysense. Allez jeter un coup d'oeil!
  • J'ai finalement vendu toutes mes actions le 22 janvier. Je ne suis donc plus investi dans des compagnies individuelles, mais seulement dans des fonds indiciels. La majorité de mes avoirs est en argent comptant par contre, vu l'achat prochain de la maison.
  • On est retournés à la table à dessin pour notre plan de maison. On s'est rendus compte que c'était trop grand! Nous en sommes arrivés à une nouvelle version la semaine dernière, dont nous allons discuter avec notre conseiller chez Maison Laprise lundi prochain.


Ce qui s'en vient en février
  • La saison des impôts arrive et, contrairement au commun des mortels, j'ai hâte!
  • Parlant d'impôts, je vous rappelle que vous avez jusqu'au 2 mars 2015 pour cotiser à un REÉR dont les déductions s'appliquent en 2014.
    • Et si vous avez déjà cotisé pour 2014, commencez tout de suite pour 2015!

J'aurai enfin un article original à vous proposer dans les prochains jours. Ce sera le début d'une série sur les placements par approche indicielle.

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