mardi 24 septembre 2013

Les régimes de retraite 2 - Régimes d'employeurs

Les régimes publics ayant été couverts dans la Partie 1, dans cette deuxième partie d'une série de trois billets, je discuterai des différents types de régimes de retraite gérés par les employeurs. 

Pyramide de la retraite. Tirée de Plamondon et Sauvé.
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Les régimes d'employeurs

Saviez-vous que plus de trois Québécois sur dix n'ont aucune couverture pour la retraite, que près de un sur cinq n'a qu'un REÉR personnel? Parmi ceux-ci, près de la moitié n'aura pas suffisamment de fonds pour se mettre à l'abri de la pauvreté une fois à la retraite (1). Comme nous avons vu dans la partie 1 de cette série, les régimes publics sont nettement insuffisants pour assurer une bonne qualité de vie à la majorité des travailleurs de la classe moyenne. La contribution des RCR et des régimes individuels est ainsi la bienvenue dans la planification de la retraite.


Il existe plusieurs types de régimes de retraite et de pension, tellement qu'il est difficile de les cataloguer. Certains sont enregistrés, d'autres pas. Certains sont administrés par un établissement financier, d'autres par un comité de retraite. On peut tout de même les classer en trois grandes catégories :
  1. Les régimes de pension agréés à prestations déterminées (RPAPD)
  2. Les régimes de pension agréés à cotisations déterminées (RPACD)
  3. Les régimes hybrides ou à double volets
Dans chacune des catégories, les montants des cotisations et des prestations sont soit déterminées à l'avance (connues), soit variables d'une personne à l'autre (inconnues).


1) Les RPAPD

Dans ce premier type de régime de retraite, on retrouve les caractéristiques suivantes :
  • Cotisations de l'employé : Connues. Il s'agit d'un pourcentage du salaire gagné.
  • Cotisations de l'employeur : Inconnues. Généralement suffisantes pour assurer les prestations.
  • Prestations à la retraite : Connues. Un pourcentage du salaire et en fonction des années de service.

La rente de l'employé est calculée selon une formule qui tient compte des années travaillées et du salaire gagné durant la carrière*. L'Agence du revenu de Canada s'assure de son côté que les prestations ne dépassent pas un certain montant (autour de 65 000$) même si le calcul de la rente donne un chiffre plus élevé. Elle détermine également à partir de quel moment un travailleur peut prendre sa retraite sans réduction actuarielle (diminution de la rente si elle est demandée trop tôt par rapport aux calculs).

Les RPAPD sont en voie de disparition au Québec. En effet, un très grand nombre d'entre eux ont été déficitaires dans les dernières années, notamment à cause de la crise financière de 2008 et des taux d'intérêts très bas. Dans le cas des RPAPD, l'employeur doit garantir la rente de l'employé, qui coûte de plus en plus cher. La tendance est donc à l'abandon de ce type de régime, surtout dans le secteur privé.

(* : Il existe plusieurs façons de calculer la rente à l'employé : un pourcentage du salaire pour chaque année travaillée, une formule avec le salaire final pondéré et les années travaillées ou encore avec le salaire final intégré au RRQ à l'âge de 65 ans.)

2) Les RPACD

Par opposition au type précédent, on retrouve dans les RPACD les caractéristiques suivantes :
  • Cotisations de l'employé : Connues. Il s'agit d'un pourcentage du salaire gagné.
  • Cotisations de l'employeur : Connues. Généralement la même chose que l'employé.
  • Prestations à la retraite : Inconnues. Dépend du rendement sur le capital accumulé.

C'est donc dire qu'il n'existe aucune formule qui détermine combien un employé recevra à la retraite : cela dépendra de la somme accumulée, de la performance des marchés dans lesquels cette somme est investie ainsi que des taux d'intérêt au moment de l'achat de la rente.

Également, dans certaines circonstances (comme un cessation d'emploi), les sommes peuvent être transférées dans un compte de retraite immobilisé (CRI) ou dans un fonds de revenu viager* (FRV). Le retraité pourra donc gérer lui-même son fonds de retraite avec les produits financiers courants. C'est de cette façon que plusieurs retraités ont perdu une bonne partie de leur fortune, il y a une quinzaine d'années, lorsqu'ils ont décidé de jouer leur fonds de retraite à la Bourse dans les actions technologiques. À cette époque, certains entrepreneurs démarraient des compagnies qui commençaient par "e-" ou qui finissaient par ".com" seulement pour avoir l’air techno et attirer les investisseurs. La bulle a éclaté au début des années 2000 et la chute des Nortel, Cisco Systems et autres géants a entrainé avec elle tout le marché boursier. Normalement, des investisseurs à long terme auraient le temps de se remettre de cette mauvaise passe, mais les retraités n'avaient pas le temps de leur côté...

(* Viager : Dont on bénéficie toute sa vie.)

3) Les régimes hybrides

Les versions de ces régimes sont multiples et constituent un mélange plus ou moins égale de RPAPD et de RPACD. Par exemple, une entreprise peut offrir un RPAPD à ses anciens employés et un RPACD aux nouveaux. Elle peut aussi garantir une rente minimale aux employés, tout en laissant davantage à ceux-ci la responsabilité de planifier leur retraite.

Ce type de régime est toutefois très rare et ne représente qu'environ 1% de tous les régimes de retraite au Canada.


Les régimes de retraite les plus répandus au Canada

Comme je l'ai mentionné plus haut, il existe un bon nombre de régimes de retraite. En voici quelques-uns des plus populaires :
  • Le REÉR collectif
  • Le régime de retraite simplifié (RRS)
  • Le régime de retraite par financement salarial (RRFS)
  • Le régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP)
  • Le régime de participation différée aux bénéfices (RPDB)
  • Le régime surcomplémentaire de retraite (RSCR)
  • Le régime de retraite individuel (RRI)
  • Le régime de pension agréé collectif (RPAC)
  • Le régime volontaire d'épargne-retraite (RVER)

Développons sur quatre d'entre eux :

a) Le REÉR collectif

C'est le régime le plus répandu auprès des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que de certaines grandes entreprises. Pour celui-ci, les cotisations versées par l'employeur sont automatiquement acquises par l'employé et tous les fonds sont disponibles car non immobilisés.

Un REÉR collectif est, comme son nom l'indique, un regroupement de REÉR individuels qui sont gérés collectivement par un groupe d'employé ou par un établissement financier qui fait office de comité de retraite. L'employeur ne fait donc que collecter les cotisations par des retenues à la source avec une épargne fiscale immédiate. Il peut également contribuer, mais il n'est pas obligé de le faire : par contre, s'il le fait, la contribution est fiscalement considérée comme faisant partie du salaire de l'employé. Ça reste quand même de l'argent de plus!

b) Le régime de retraite simplifié (RRS)

Le RRS est essentiellement un RPACD, lancé par la Régie des rentes du Québec pour répondre aux besoins des PME et pour favoriser la participation de leurs employés à un régime de retraite. Les responsabilités de l'employeur et du comité de retraite sont transférées à un établissement financier, ce qui simplifie les tâches administratives au niveau de la PME elle-même. Les sommes cotisées par l'employeur sont immobilisées alors que celles cotisées par les employés ne le sont pas. La contribution de l'employeur n'augmente pas non plus le salaire de l'employé.

Ce type de régime est une excellente alternative pour les PME qui n'est malheureusement pas suffisamment connue. Elle est un peu moins populaire également à cause de l'immobilisation des cotisations, ce qui est cependant excellent puisque les fonds devraient servir à assurer la qualité de vie à la retraite et non à être employés pour toutes sortes d'autres raisons.

c) Le régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP)

Ce régime de retraite de type hybride vise les employés permanents et occasionnels travaillant à temps plein ou à temps partiel dans le réseau de la santé, des services sociaux et de l'éducation ainsi qu'au sein de la fonction publique du Québec. Il est administré par la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances (CARRA). Les employés sont obligés d'y cotiser pour les 38 premières années de service (3).

Le RREGOP est généralement considéré comme un excellent régime de retraite puisqu'il assure (en date d'aujourd'hui) une prestation maximale équivalente à 76% du salaire moyen des cinq meilleures années, indexée à 50% de l'inflation. (Par exemple, si le coût de la vie augmente de 2% pour une année, la prestation sera ajustée de 1%). Aussi, les prestations seront moindres si la retraite est prise avant d'avoir atteint 38 années de service et lorsque qu'une demande de rente à la RRQ est effectuée.

d) Le régime volontaire d'épargne-retraite (RVER)

Annoncé par le ministre libéral Raymond Bachand en mars 2011 et initialement prévu pour le début de 2013, ce type de régime a cependant été mis sur la glace par le gouvernement péquiste actuel. Lorsqu’il sera mis sur pied, ce régime sera accessible à tous et sera particulièrement intéressant pour les travailleurs autonomes. Des consultations publiques ont récemment eu lieu pour préciser ses caractéristiques.

C'est un régime que les employeurs du Québec seront dans l'obligation de proposer à leurs employés, mais pour lequel ils ne seront obligés de cotiser aussi. Les coûts devraient être moindres que pour les autres régimes de retraite existant et la gestion sera assurée par une institution financière. Les cotisations des employés donneront également droit à un retour d'impôts, comme pour le REÉR.

Il reste à voir la forme exacte que prendra le RVER. Dans tous les cas, c'est un acronyme de plus avec lequel on devra se familiariser!


Références


(1) LESSARD, Denis. "Le rapport d'Amours sur les régimes de retraite sera tabletté", paru sur LaPresse.ca le 17 septembre 2013. (Lien hypertexte)
(2) Régie des rentes du Québec. "Caractéristiques du régime de retraite simplifié". Page consultée le 23 septembre 2013. (Lien hypertexte)
(3) Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances (CARRA). "Le calcul de la rente (RREGOP)". Page consultée le 23 septembre 2013. (Lien hypertexte)

mercredi 4 septembre 2013

Bilan mensuel - Septembre 2013

Voici l'état de ma situation financière en date du 1er septembre 2013. La valeur au 1er août 2013 est fixée à 100%. (Désolé pour le petit délai, j'étais en camping!)

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Le résultat est assez étonnant, compte tenu des dépenses que nous avons encourues dans les derniers jours... Mon bilan personnel a ainsi vu une variation de +10.1%. Voyons ce qui s'est passé.



Ce qui s'est passé dans le mois

  • Mes investissements en Bourse ont connu un léger déclin dans le dernier mois, ce qui fait en sorte que la valeur de mes actions a chuté de 3%. Mes portefeuilles (CÉLI, REÉR) ont cependant connu une bonne performance grâce à leur diversification : la proportion actions/obligations étant conservée, les variations des marchés ont moins d'effet. (En termes techniques, on parle de diminution de la volatilité.)
  • Nous sommes allés en camping durant la fin de semaine de la Fête du Travail et nous avons dépensé quelques centaines de dollars pour nous équiper un peu mieux...
  • C'est le premier mois complet au cours duquel nous avons mis en place les comptes conjoints pour les transactions et l'épargne communes. Des transferts automatiques ont été mis en place pour chaque dépense récurrente ainsi que pour les vacances de l'an prochain.
  • Août était un mois avec trois payes, ce qui explique en partie la variation positive du bilan. Cette variation (en dollars) est justement de l'ordre de la paye additionnelle.

Ce qui s'en vient en septembre

  • On déménage d'ici un mois, ce qui pourrait engendrer quelques dépenses de plus... Heureusement, on quitte pour un logement dans le même immeuble! Il faudra quand même débourser un peu pour déménager nos services (électricité, Internet) et pour réamémager un peu à notre goût.
  • Nous allons acheter des pneus d'hiver très bientôt. Le montant pour les prochains remplacements de pneus aux quatre ans est déjà prévu dans nos transferts automatiques... mais pas pour celui-ci! La facture risque donc d'avoir plus d'impact sur le bilan.

Septembre sera donc un mois assez mouvementé!