lundi 20 mars 2017

Le régime enregistré d'épargne-études - En ouvrir un ou pas?

Mon filleul va bientôt avoir un an et demi : le temps passe vite! Bientôt, ça sera sa première journée d'école, puis son secondaire et puis... ensuite? On ne peut prévoir quels seront ses projets futurs, mais on peut s'y préparer. L'épargne pour les études d'un enfant peut commencer longtemps à l'avance, même dès l'année de sa naissance!

Dans un billet d'octobre 2013, j'ai brièvement discuté du régime enregistré d'épargne-études (REÉÉ). C'est un programme d'épargne enregistré, qui permet d'investir des sommes qui pourront croître à l'abri de l'impôt, un peu comme le REÉR et le CÉLI. Les souscripteurs (généralement les parents) peuvent ainsi économiser de l'argent pour le bénéficiaire (le futur étudiant). Les règles sont toutefois bien particulières.


Pourquoi est-il bon de cotiser à un REÉÉ?

La raison principale est l'existence de subventions gouvernementales au Québec et au Canada:

D'autres programmes pour les familles à plus faible revenu offrent des subventions supplémentaires, comme le Bon d'études canadien.

Ainsi, pour chaque 100$ cotisé, les gouvernements du Canada et du Québec rajoutent au minimum 30$. C'est donc un retour de 30% garanti! Très peu de placements offrent ce genre de rendement.

Un autre avantage important du REÉÉ est celui de la croissance à l'abri de l'impôt. Comme avec le REÉR, lorsque l'argent est investi dans un compte enregistré, il n'y a pas d'impôt à payer sur les profits qui sont générés. La différence est que les profits sont imposables seulement à leur retrait et ce, aux taux applicables pour l'étudiant à ce moment. Ces taux sont généralement très faibles, voire nuls, car l'étudiant n'a généralement pas de gros revenus et profite de crédits d'impôts pour les frais de scolarité.

Plusieurs parents doivent débourser une grande majorité des dépenses de leurs enfants lorsqu'ils sont aux études : frais de scolarité, livres, loyer, épicerie, etc. En commençant tôt à épargner pour les études de leur enfant, les obligations financières des parents sont moins grandes une fois les études commencées. De plus, les besoins en prêts étudiants sont également amoindris, ce qui signifie moins de dettes une fois les études terminées.

  
Quand n'est-il PAS bon de cotiser à un REÉÉ?

Le REÉÉ a beau être un régime très avantageux, il ne devrait cependant pas être priorisé par rapport aux autres obligations financières des parents.

Puisque c’est un compte dédié à l’épargne-études, il ne devrait servir qu’à l’aide financière du bénéficiaire aux études. Pour retirer les fonds sans pénalité, il faut fournir une preuve de fréquentation scolaire. Les montants sont alors versés à l’étudiant. Le retrait des profits et subventions sont également limités à 5000$ durant la première session.

Si le souscripteur décide de fermer le compte, on récupère les contributions sans pénalité mais les profits sont imposés avec une pénalité additionnelle de 20% et les subventions doivent être remboursées aux gouvernements. Mais si le compte a moins de 10 ans d’existence, on ne récupère que les contributions. Il faut donc faire attention : le REÉÉ n’est pas un compte de banque ordinaire.

Il y a ainsi plusieurs situations pour lesquelles une cotisation au REÉÉ devrait être remise à plus tard : l'enfant est trop vieux pour bénéficier des subventions associées au REÉÉ, si les parents ont trop de dettes, un budget insuffisant, des besoins d'épargne non atteints (ex: épargne-retraite).

Avec ces quelques lignes directrices, vous pouvez donc décider si vous allez ouvrir un REÉÉ pour votre enfant et combien vous y épargnerez à chaque année. Dans un prochain billet, j'aborderai les types de comptes REÉÉ et les investissements qu'on peut y placer.



Références

HOLMAN, Mike. (2010) The RESP Book: The Simple Guide to Registered Education Savings Plans for Canadians. Toronto, Money Smarts Pub.


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